Eist Brussel geen geluidskadaster meer omdat het duidelijk aantoont dat de werkelijkheid anders is dan men dacht ?

 

Brief aan Elio di Rupo, 1.3.2006

 

 

Monsieur le Ministre-Président,

 

 

Je me réfère à votre interview accordée récemment à Mille Décibels. Je dois vous avouer que vos prises de position dans vos réponses me laissent pour le moins pantoise. Il est vrai que les questions sont insidieuses et tendancieuses et vos réponses laissent à penser qu’elles furent simplement dictées par les personnes gravitant autour notamment de l’UBCNA. Ou dois-je interpréter votre prise de position comme une réponse du berger à la bergère vis à vis de Leterme pour d’autres écarts de vues .....dans ce cas je déplore que des politiciens de haut niveau s’abaissent à cela surtout quand on sait que le problème – si on le prend sous un angle général – faisant l’objet de l’interview,  menace fortement, gravement la santé physique, mentale, psychique, morale, sociale, financière de MILLIERS DE PERSONNES (DES CITOYENS A PART ENTIERE – des francophones, des flamands et des allochtones) et la viabilité de la Région bruxelloise et de toute la périphérie de la capitale.

 

Je déplore avant tout que vous n’ayez pas cru bon d’étudier le problème en profondeur et dans son ensemble, vous semblez vous être contenté d’ânonner ce qu’une seule partie prétend être la vérité sans même le vérifier. Dans tout conflit ne faut-il pas écouter toutes les parties pour se forger une idée exacte du problème ?

 

Ainsi vous partez du principe que le plan de dispersion (Anciaux) est la source de tous les maux dénoncés.

 

Pour rappel, ce plan de dispersion est basé sur le PRINCIPE DE CONCENTRATION DE DURANT, il est vrai que cette concentration devait dans le plan de dispersion être déplacée à certains moments. MAIS CES DEPLACEMENTS ont sans cesse été détricotés, il a donc été impossible d’évaluer le plan d’origine qui devait être affiné et complété. Quant au cadastre de bruit, réclamé à grands cris à l’origine, on semble ne pas vouloir le réaliser CAR IL MONTRERAIT CLAIREMENT UNE TOUTE AUTRE REALITE QUE CELLE QUE CERTAINS VEULENT FAIRE CROIRE.

 

La plupart des nuisances supplémentaires viennent du principe de concentration, en raison de l’utilisation d’une seule piste pour TOUS LES DECOLLAGES, les avions doivent pour rejoindre leur balise de destination faire de grands détours (comme tout le tour de Bruxelles, donc revenir à peu près au point de départ avant de filer vers la destination), dans d’autres cas la solution des loopings et virages multiples est choisie. Tous ces détours, loopings et virages entraînent des survols inutiles, des manoeuvres extrêmement dangereuses et inutiles, c’est bien le principe de concentration qui a fait augmenter le nombre de personnes survolées de surcroît inutilement. En optant pour une dispersion à la base, en utilisant la piste menant le plus rapidement vers la balise de destination, tous ces survols inutiles disparaîtraient.

 

Petit exemple, mon ex commune Auderghem (Bruxelles 16) n’était quasi pas survolée si ce n’est par des avions en procédure d’atterrissage qui frôlaient la limite de la commune au-dessus de la forêt de Soignes. Depuis la concentration, cette commune reçoit les atterrissages ci-dessus (mais plus près des habitations qu’auparavant, pourquoi ? mystère) mais aussi une série de décollages après le tour de Bruxelles .... combien d’autres communes sont survolées inutilement entre Zaventem et Auderghem par ce détour autour de la ville ??? .

 

Autre fondement de votre raisonnement ou plaidoyer : la densité de population.

Personne ne conteste que Bruxelles est la région la plus densément peuplée, mais il y a une différence entre les communes. Or celles qui se réfèrent à cette densité sont justement les moins peuplées. Les plus peuplées sont celles dans le prolongement de la piste de décollage utilisée quasiment constamment, et toutes les requêtes de l’Oostrand visent à utiliser encore davantage la piste 25R donc à survoler encore plus fréquemment les régions les plus densément peuplées. Pour l’Oostrand, c’est le Noordrand (en fait la région la plus densément peuplée après Bruxelles)  qui doit  recevoir toutes les nuisances et on oublie sciemment de mentionner qu’avant de survoler le Noordrand la plupart des avions bombardent Haren, Neder-Over-Heembeek, Evere, Schaerbeek, Laeken (donc les communes bruxelloises parmi les plus peuplées).

 

Autre solution prônée dans vos réponses : expropriations et isolation des habitations.

Dans la tête de certains il faut exproprier toute la commune de Diegem (en Flandre), soit la commune juste entre l’aéroport et Bruxelles dans le prolongement de la piste de décollage 25R. Quelqu’un qui prend la peine de venir voir sur le terrain réalisera en quelques minutes que les avions sont au-dessus du territoire de Bruxelles en deux temps trois mouvements, le bruit ne s’arrête pas à la frontière entre la Flandre et Bruxelles. Je travaille personnellement à Haren (Bruxelles 13) dans un bâtiment assez récent avec une haute isolation (inapplicable pour des habitations), pour pourvoir travailler nous devons en permanence mettre l’air conditionné (froid et chaud en même temps pour régulariser la température en fonction des saisons). Il y a le bruit quelque peu amoindri par l’isolation mais il y a surtout les vibrations. Inutile de préciser que le zoning se vide à vue d’oeil.

Le seul endroit où expropriations et isolations pourraient être appliquées avec quelque succès est justement l’Oostrand, zone peu peuplée, des maisons dispersées dans l’espace et les atterrissages n’incommodent en fait fortement que 2 ou 3 rues d’après les dires des habitants eux-mêmes, soit quand les avions approchant la piste déclenchent une sorte de renversement de moteurs provoquant de fortes turbulences.

 

Il est indéniable que les fréquences que l’on fait supporter aux riverains de Zaventem – encore à ce moment à 22.10 h – avec par jour fréquemment une douzaine d’appareils produisant plus de 85 dB – plus de 200 survols dépassant les 65 dB le jour (entre 7 et 23 h) en cette saison donc bien plus en été - et des survols à plus de 90 dB au beau milieu de la nuit sont inadmissibles dans un pays qui s’oppose à la torture et traitements dégradants quand il s’agit de l’étranger. Que vous vous insurgiez contre ces pratiques est tout à fait louable mais ayez au moins le bon sens de le faire pour tous les citoyens et pas pour quelques privilégiés.

 

Et pour conclure, j’aimerais vous rappeler que tous les problèmes sont dus au fait que l’aéroport est mal situé, trop près de Bruxelles, avec des pistes qui pointent droit sur cette capitale. D’autres pays ont eu la sagesse de déplacer des aéroports aussi mal situés (les exemples ne manquent pas), mais nos divers gouvernements – dont votre parti faisait très souvent partie – n’ont pas cru nécessaire de prendre des mesures préventives.

 

Avec ma plus haute considération.

 

F.D.

Diegem

 

Consulté l'intervieuw de Di Rupo