MR: concentreren zonder onteigenen/isoleren was grote fout van Durant.
MR gaat ook voor transfert vliegbewegingen van Zaventem naar Waalse luchthavens.

Persdossier 11.7.2005

Gestion des nuisances sonores à Bruxelles-National
Serge KUBLA et Didier GOSUIN
Lundi 11 juillet 2005

Introduction

La gestion des nuisances sonores à l'aéroport de Bruxelles-National a déjà fait couler beaucoup d'encre. Depuis l'adoption du Plan Anciaux de dispersion, le 3 décembre 2003, les riverains ont multiplié les actions en justice. Quelques dates clés (cfr annexe 1 : Evolution chronologique du plan de dispersion) :

vigueur pour la nuit ;

signifié par les plaignants le lendemain ;

préférentielle de la piste 02 pour les atterrissages ;

d'utiliser la piste 20 le samedi ;

infractions constatées en Région bruxelloise ;

la piste 25 R le samedi.

Le Gouvernement fédéral a, pour sa part, décidé le 18 avril 2005, de préparer un avant-projet de loi pour :

Autant le MR trouve légitime que les riverains se sentant lésés suite à la dégradation de leur qualité de vie se tournent vers les tribunaux pour défendre leurs droits, autant il apparaît nécessaire de mettre un terme au carrousel des actions juridiques pour garantir le fonctionnement de l¹aéroport de Bruxelles-National.

Après le temps des décisions politiques des Ministres successifs de la Mobilité, après le temps des nombreuses actions juridiques des riverains et des associations doit désormais venir le temps de la concertation. MM. Serge Kubla et Didier Gosuin ont été chargé de présenter les conclusions du groupe de travail du Mouvement Réformateur réunissant, sous la présidence de M. Didier Reynders, des mandataires fédéraux, régionaux et communaux directement concernés par la problématique des nuisances sonores.

1.     Avant-projet de loi Landuyt & Plan Anciaux
Le MR souscrit donc bien au principe d'un avant-projet de loi relatif à la fixation des procédures de vol. C'est la seule façon de mettre fin à cette valse des actions juridiques qui, à terme, rendra très difficile l'exploitation de l'aéroport de Bruxelles-National. L'actuel avant-projet de Loi en cours de discussion avec les Régions pose cependant une série de problèmes majeurs pour le MR depuis les récentes décisions de justice. Sans parler des améliorations possibles à apporter à de nombreux articles, quatre d¹entre-eux devraient être revus :
 

Le MR demande que soient réévalué ces quatre articles de l'avant-projet de loi à la lumière de la déclaration gouvernementale Verhofdstadt II qui parle de "répartition équitable ", des récentes décisions de justice et des avis que doivent rendre les Régions.

1.     Le retour à 1999
Le MR plaide pour un retour aux procédures ainsi qu'aux normes de vents en vigueur le 31 décembre 1998 et appliquée en 1999, soit avant la mise en oe¦uvre du Plan Anciaux de dispersion et du Plan Durant de concentration. Si on peut reprocher aux Gouvernements fédéraux d'avant 1999 de ne jamais avoir été capable d'intégrer les problématiques environnementales dans la gestion et le développement de l'aéroport de Bruxelles-National, force est de constater que c'est suite aux décisions de la Ministre Isabelle Durant que les actions juridiques ont débuté. La logique de concentration des vols développée par Isabelle Durant est mort-née par une mise en oeuvre chaotique et précipitée. En effet, survoler de façon intensive les zones les moins densément peuplées n'est acceptable pour les populations concernées qu'à condition de mettre en oeuvre d'importantes mesures d'accompagnement dont un vaste programme d¹isolation acoustique. Mettre en oeuvre la concentration sans ces mesures d'accompagnement est l'erreur majeure qui a permis la gestation du Plan Anciaux.
Aujourd'hui, pour retrouver un climat un peu plus serein dans ce dossier, il nous semble impératif de sortir de cette logique concentration VS dispersion pour en revenir à la situation de 1999, c'est-à-dire aux procédures et aux normes de vent en vigueur le 31 décembre 1998 (cfr : annexe 2 Procédure de vol à Bruxelles-National au 31 décembre 1998) tout en intégrant les normes nouvelles de bruit à l'émission décidées depuis 1999 (quota count, hushkit).

1.     l¹accord des entités fédérées
Refédéraliser des compétences qui, hier, ont été transférées aux Régions n'est certainement pas la solution pour trouver un consensus. Par contre, il est indispensable d'associer pleinement les entités fédérées à la discussion sur l'avant-projet de loi Landuyt. Ce principe du retour à la situation d'avant les Plan Durant et Anciaux doit donc formellement faire l'objet d'une décision des gouvernements régionaux pour être intégré dans l'avant-projet de loi Landuyt via les annexes AIP (article 36). A cet égard, il importe que les Régions et l'Etat fédéral se mettent d'accord sur les procédures de vol permanentes et les normes de vent telles qu'elles existaient au 31/12/1998. A ce jour, le Gouvernement de la Région bruxelloise n'a toujours pas adopté une position commune malgré les déclarations du tandem Picqué-Huytebroek qui semblent défendre le retour à la situation de 1999.

2.     un retour sous condition
C'est un fait, tant pour Bruxelles que pour sa large périphérie, la situation de 1999 est loin d'être la panacée. Pour rappel, l'UBCNA a été créé à l'initiative de Jacques Vandenhaute au début des années 90 et l'arrêté Gosuin de lutte contre les nuisances générées par le trafic aérien a été adopté en 1998. Preuve que la situation de l'époque générait déjà des problèmes. Si le retour à la situation de 1999 est un préalable pour le MR dans le cadre de l'adoption de l'avant-projet de loi Landuyt, plusieurs conditions doivent également être remplies afin de prendre en compte la réalité des nuisances des populations survolées.

1.      Cadastre réel du bruit
L'exigence de la réalisation d'un cadastre réel du bruit, commune par commune, quartier de commune par quartier de commune, sur base d'un réseau de sonomètres étendu et complet, reste une exigence inscrite dans la déclaration gouvernementale. Un premier cadastre du bruit réel, lancé par l¹ancien Ministre de l'Environnement Didier Gosuin, est aujourd'hui finalisé. Mais il faut poursuivre ce travail pour disposer de données sonométriques en temps réels dans l'ensemble des quartiers survolés.

2.      Etude détaillée des points noirs du bruit et de leurs causes
En 1999, plusieurs points noirs du bruit étaient identifiés et devront faire l'objet d¹une analyse particulièrement fouillée afin de trouver le moyen de corriger ces situations sonores excessives. Il s¹agit notamment de :

A ce jour, contrairement a ce qui se passe dans les aéroports wallons, personne ne contrôle et surveille le respect de toute la réglementation aéronautique en vigueur. Quelle est la situation en Wallonie ?
Depuis septembre 2001, une autorité indépendante a été installée en Région wallonne : l'ACNAW (Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroport Wallons). Composée d'experts scientifiques extérieurs, elle est chargée du contrôle et du suivi en matière de nuisances sonores aéroportuaires. Cette commission, l'ACNAW dispose d'un pouvoir d'avis et de recommandation sur les questions relatives à la mesure du bruit et à la maîtrise des nuisances sonores aéroportuaires. Elle peut aussi exercer un rôle de médiation dans les différends susceptibles de naître en raison de cette problématique. L'ACNAW peut ainsi être saisie par tout citoyen qui le juge utile.
La Wallonie dispose de deux aéroports sur son territoire, Liège/Bierset (SAB) et Charleroi/Gosselies (BSCA). Alors que Bierset ouvre 24H/24 et accueille surtout du fret - même si une activité charters est en train de se développer -, Gosselies est un aéroport de jour accessible aux voyageurs de 6H30 à 23H.
Liège connaît donc essentiellement des vols de nuit, une activité qui se déroule lorsque les riverains ne sont pas dans leurs jardins ; à Charleroi, les habitants peuvent profiter de nuits en paix et le trafic diurne est dix fois moins important qu'à Bruxelles. A la différence de Bruxelles où des mesures environnementales ne pourraient qu'être difficilement prises compte tenu de la densité de l'habitat, la Région wallonne a opté pour une politique de concentration des vols dans des couloirs, accompagnée de mesures volontaristes d'isolation et/ou de rachat des habitations. C'est la SOWAER (" Société wallonne des Aéroports Régionaux ") chapeautant les aéroports et les aérodromes qui est chargée de gérer les programmes environnementaux décidés par la Région.

Concrètement des dispositions ont été adoptées en Région wallonne pour lutter contre le bruit lié aux avions à deux niveaux :
a) réduction à la source, c'est-à-dire le bruit émis par les avions, en agissant sur les procédures de vols, les types d'avions et les opérations au sol. En novembre 2000 par exemple, le Gouvernement wallon a anticipé l'interdiction européenne (intervenue fin 2002) d'accès de ses aéroports aux avions " chapitre 2 hushkittés". A Liège comme à Charleroi, des trajectoires uniques d'atterrissage et de décollage ont été fixées afin de concentrer l'impact sonore sur les zones les moins urbanisées. Des niveaux sonores maximum ont été imposés aux appareils utilisant les aéroports wallons (de 77 à 87 dB entre 22 et 7 heures selon la zone d¹exposition).
b) réduction du bruit perçu par les riverains

Un Plan d'Exposition au Bruit (PEB) a été dessiné autour des deux aéroports wallons avec délimitation de zones selon l'intensité des nuisances subies; en fonction de la zone considérée (A, B, C ou D par ordre décroissant de bruit subi), des mesures d¹accompagnement distinctes ont été prévues. Exemple : rachat ou isolation des bâtiments en zone A, participation financière importante aux travaux d'insonorisation en zone BŠ
Objectif : ne pas dépasser des niveaux intérieurs nocturnes de 45 dB et diurnes de 55 dB, portes et fenêtres fermées comme le recommande l'Organisation Mondiale de la Santé. A l'heure actuelle un millier d'habitations ont été rachetées sur les zones A et B de Liège essentiellement ; 250 habitations ont été isolées à Liège, 140 sont en chantier à Charleroi. Coût de l'ensemble de la politique environnementale de la Région wallonne : 450 millions d'euros (150 millions déjà consommés).
A noter que l'ensemble du dispositif " anti-bruit " mis en place en Région wallonne s'avère plus contraignant que les normes en vigueur dans la plupart des aéroports d'Europe. En développant un PEB alors que le nombre de mouvements est inférieur à 50.000, la Région wallonne anticipe la directive européenne en la matière.

3. Développement d¹une politique aéroportuaire prenant en compte l¹ensemble des potentialités régionales

3.1 Situation actuelle des aéroports régionaux :

- 20.0000 vols de gros avions ;
- 40.000 vols d¹entraînement, militaires, de petits avions

- 20.000 vols pour les charters et le fret (80% de l'activité). Avec 400.000
tonnes par an, Liège est actuellement le 8ème aéroport " marchandises " en Europe ;
- 15.000 vols d¹entraînement, militaires, petits avions

3.2 Potentialités de développement :

° fret : SAB dispose d'une capacité de 1 millions de tonnes (385.000 tonnes actuellement) . TNT la société de courrier express qui est l'opérateur de référence an matière de fret à Liège (+/_ 250.000 tonnes) s'est d'ores et déjà engagée à augmenter ses activités mais sans accroître proportionnellement son nombre de vols. Le développement se fera par l¹utilisation d¹avions de plus grosse capacité, moins bruyants.

4. Conclusions
Des capacités de développement existent au sein des deux aéroports régionaux de Liège et Charleroi qui pourraient utilement délester Bruxelles-National d¹une partie de son trafic mais :


Conscient de ces préalables, le MR entend néanmoins étudier sans tabou les pistes de développement des aéroports régionaux wallons en complémentarité avec Bruxelles ainsi que la construction d¹un second aéroport national.