Inwoonster Brussel gaat mee in vijandbeeld dat Vlaanderen en Brussel tegenover elkaar zet. Maar wie heeft de Brusselse geluidsnormen eenzijdig afgekondigd?

Mail 12.10.2005

From: g.w.
Sent: woensdag 12 oktober 2005 16:49
To: pdefonseca@tiscali.be
Subject: Lettre ouverte aux Ministres Ch. Pique et E. Huytebroek ainsi qu'a tous les negociateurs en charge du dossier "Gestion du trafic aerien de Zaventem"

Lettre ouverte aux
Ministres Ch. Picqué et E.Huytebroeck
ainsi qu'à tous
les négociateurs en charge du dossier " Gestion du trafic aérien de Zaventem "
A vous les négociateurs et négociatrices qui avez été élus par des citoyens de bonne foi,
A vous qui avez pris l'engagement de les défendre, A vous qui devez relever le défi de ce dossier emblématique de la société belge et de ses contradictions,


vos électeurs vous crient leur révolte et tiennent ici à dénoncer l'utilisation de ce dossier à des fins équivoques.
Vous connaissez comme nous la complexité de ce dossier qui recouvre plusieurs dimensions - technique, environnementale, de santé publique, économique, éthique et politique -. L'objectif de cette lettre n'est pas d'épiloguer sur chacune d'elle. Les preuves des nuisances, des dangers, des abus, des délits et du mépris des citoyens que constitue le survol de Bruxelles ont déjà été largement discutées et dénoncées, et les solutions qui lui ont été apportées n'ont toujours été que partielles.
Sachez que jamais une solution globale et durable n'y sera apportée tant que vous ne consentirez pas à être clairs sur vos objectifs, tant que vous userez de la complexité de ce dossier pour masquer certains enjeux politiques majeurs pour la société belge et la Région bruxelloise.
Peut-être avez-vous à entendre de certains de vos électeurs la manière de réfléchir ce problème, au risque de continuer à renforcer les rangs des partis de l'extrême droite. Qu'un quidam se gare illégalement, il est poursuivi mais qu'une compagnie aérienne transgresse les normes de bruit ou qu'un ministre fédéral fasse la sourde oreille aux arrêtés d'un jugement, ils restent impunis. Que diable un peu d'ordre ! Et nous y sommes 
Si même la Justice ne parvient pas à se faire respecter, nous, citoyens, tentons ici une dernière fois de nous y employer. Pour ce faire, trois clarifications essentielles à l¹appréhension de ce dossier doivent être apportées :

1. Le survol de Bruxelles n'est pas un problème communautaire mais il est un problème inter-régional
La communauté néerlandophone bruxelloise souffre au même titre que la communauté francophone bruxelloise du survol de leur Région et ces deux communautés soutiennent ensemble les associations qui les représentent. Néanmoins, il s'agit bien d'un problème qui oppose la Région bruxelloise à la Région flamande, cette dernière voulant se développer au détriment de l'autre (Voir la carte blanche "Offensive aérienne contre Bruxelles" de Gauthier van Outryve, Le Soir, 8-9/10/2005).

2. Il est impératif de ne pas se laisser enfermer dans le discours du développement de l'aéroport
Les discours actuels concernant ce dossier sont dictés par la domination conjoncturelle de la Région flamande qui impose de parler du développement de l'aéroport plutôt que de sa simple existence. La réelle prise en compte de ce dossier nécessite d'inverser le raisonnement et de parler d'abord des conditions d'existence de cet aéroport. Comment en effet ose-t-on parler du développement d'une structure alors que les limites des nuisances qu'elle produit sont déjà largement atteintes, objectivées et rejetées par l'ensemble de la population concernée ?
Il n'y a pas de solution au développement de cet aéroport. Toute proposition ne peut qu'insatisfaire tant la Région flamande qui se trouvera nécessairement limitée dans sa course au profit (par définition illimitée) que la Région bruxelloise dont la population est à ce jour déjà ulcérée par le mépris impuni dont elle l'objet.

3. Les objectifs liés à la défense des citoyens doivent primer sur ceux liés à la défense des positions politiques des négociateurs et des partis en charge de ce dossier
Des propos alarmants ont laissé entendre que vous, Mesdames et Messieurs les négociateurs en charge de ce dossier, êtes, malgré vous, soumis à certains chantages politiques et cela à notre détriment.
Certains d'entre vous considèreraient que s'opposer aux dictats de la Région flamande sur ce dossier ne serait pas porteur électoralement pour ceux qui en déjà fait suffisamment les frais.
D'autres craindraient de fâcher la Région flamande, ce qui risquerait de faire échouer les négociations, de renvoyer le dossier au fédéral, et au pire de mettre fin à la coalition au pouvoir à un moment très inopportun (dérangeant sans doute ainsi les ambitions de certaines personnalités en vue).
D'autres encore considéreraient qu'il serait judicieux de ménager les humeurs du pouvoir fédéral pour que la Région bruxelloise ne soit pas montrée du doigt, ce qui risquerait de remettre en question la dotation qu'elle reçoit de ce même pouvoir (qui, rappelons-le, n'est qu'un retour partiel de la richesse créée par la Région bruxelloise actuellement captée par les autres régions via l'Impôt des Personnes Physiques et la main morte).

Pour toutes ces raisons, nous savons que vous avez peur. Pourtant c'est à vous, négociateurs et négociatrices, qu'il revient d'aider la Région bruxelloise à prendre son envol, il vous revient de cesser de naviguer dans le non-dit et d'égarer l'opinion, il vous revient de ne pas rester soumis face à l'insolence d'une Région dominante.
L'ampleur qu'a pris aujourd'hui ce dossier est sans nul doute une opportunité à saisir pour s'y distinguer. Le futur départ de DHL est un premier succès, il faut s'y référer.

Bruxelles doit s¹affranchir
La peur de nous affranchir et d'affirmer notre influence naissante au risque de " perdre ", c'est bien de cela qu'il s¹agit. Or, vous devez l¹envisager. Que cette hypothèse se vérifie ou non, il faut l'accepter et l'intégrer pour pouvoir négocier librement.
Admettons et imaginons un seul instant  la Région de Bruxelles-Capitale perdante (de sa dotation, par exemple). Pensez-vous vraiment qu'aucune alternative ne serait imaginée par ces bruxellois que vous aurez défendus ? Un principe anthropologique connu dit que ce n¹est pas dans l'abondance qu'on devient créatif mais dans la rareté.
Sachez que nous ne voulons pas d'une Région appauvrie par un plan START. Si la Région de Bruxelles-Capitale ne peut s'opposer à ce qu'une autre Région développe un pôle économique à nos portes, nous devons par contre nous opposer avec virulence à la dégradation de notre qualité de vie due à la proximité de ce pôle de développement, comme cela a été fait en son temps avec l'incinérateur de Drogenbos. Dire NON à la Région flamande, c'est l'obliger à être entièrement responsable de son plan START et de l'ensemble de ses conséquences.
Des solutions existent bien sûr - bien plus rationnelles. Oui, des solutions spécifiques à ce dossier existent pour que la Région bruxelloise vive librement et dignement : création d'un couloir vert, exploitation accrue de TGV pour le transport des personnes et des marchandises, etc. Qu'elle soit enfin à la hauteur de sa fonction de Capitale de l'Europe : une ville civilisée !
Rappelez-vous que le transport aérien est condamné à l'étouffement. Un étouffement déjà perceptible avec la montée en puissance, régulière et inéluctable du prix du pétrole. Et méfiez-vous : l'absence de conditions acceptables liées à l¹existence même de l'aéroport de Zaventem aiguise la haine des riverains des trois régions, chacun défendant son territoire.
Mesdames, Messieurs les négociateurs, travaillez les esprits et marchez la tête haute. Le temps de garder un profil bas pour asseoir votre reconnaissance est révolu. Il est temps maintenant pour vous de vous faire respecter. Ne craignez pas de montrer les dents quand la raison ne suffit plus.

Un avion passe, il déchire l'espace, le ciel gronde, les vitres vibrent, le sol tremble,  Je n'entends plus. Faut-il déménager ? Quitter la ville ? La ville ou la campagne ? Et pourquoi pas : la ville et la campagne !
Des citoyens survol(t)és de Schaerbeek, Evere, Haren, Woluwé(s), Auderghem, Neder, Laeken, Bruxelles, Saint-Josse, Ixelles Molenbeek, Forest et Watermael.